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Huit « Artistes en élégance »

Joan Miro, Nicolas Schôffer, Etienne Martin, Jean Tinguely, César, Jean-Pierre Raynaud, Cristian Boltanski, Ben et deux portraits d'André Malraux

Chez Daniel Lévy - 3 rue du Cirque 75008 Paris
Du lundi au samedi de 10h à 18h

Malraux

André Malraux

Ces deux portraits datent de juin et août 1973, lors de son interview par Guy Suares pour le livre Malraux, celui qui vient.
Ils sont extraits d'une série de cent photos, mises en pages comme des images tirées d'un film 35mm illustrant le dialogue. Roman Cieslewicz en réalisa la conception graphique.

Pour le jeune homme timide que j'étais, la stature de Malraux m'impressionna d'entrée mais, dès les premières minutes, les questions, les réponses fusant, je fus celui qui observe, passif, détaché et paradoxalement, en première ligne, actif comme témoin déclancheur d'instants choisis.

Subjugué par le magnétisme engendré par sa volubilité, par ses intonations apuyées, par des gestes ouvrant sur des espaces faisant éclater mes certitudes.

Quelques années plus tard, lors d'une rencontre avec le Dalai-Lama, je ressentis comme avec André Malraux, un moment où par sa seule présence, l'individu comme un ouragan magnétique, impulse une nouvelle grille de perception dans le champ de la conscience.

Daniel Pype

 

Joan Miró

Il est dans les jardins de la Fondation naissante d'Aimé et Marguerite Maeght à Saint-Paul-de-Vence où ses sculptures dialoguent. Le jour avec le ciel d'un bleu intense, la nuit avec la clareté laiteuse de l'astre lunaire et, ivre de lumière son Oiseau solaire chante à tue-tête. Seul le soleil gêne son regard et le fait cligner des yeux. C'est cet instant, pour le portraiturer, choisi par Daniel Pype...

Gaumont Actualités, « La Vénus de la mer », 1968

 Jacques Caumont

 

Miro
Schoffer

Nicolas Schöffer

Il fut celui qui introduisit la cybernétique dans la sculpture, fut sa première 
« capture ». L'artiste hongrois défrayait alors la chronique dans la presse avec son projet d'une tour spatio-dynamique pour La Défense, sœur cadette par sa hauteur de la Tour Effeil. Pour Nicolas Schöffer, « les matériaux nobles sont la lumière, le son et l'image, le béton et le fer n'étant que des supports ». C'est la maquette de cette tour et son ombre que fait jouer, sur le visage de l'artiste, Daniel Pype...

Gaumont Actualités, « Les architectures prévisionnaires », 1965

Jacques Caumont

 

Étienne-Martin

Au début de l'année 1972, il expose ses œuvres dans la chapelle du Musée Rodin qui existait toujours comme telle à l'époque. Pour en garder une photo-souvenir, le sculpteur se vêtit du plan de sa maison natale, son Manteau tel le Balzac de Rodin auquel Edward Steichen, en le photographiant, a ajouté une immatérielle envolée. Sur la photographie de Daniel Pype, Étienne-Martin porte sur lui la chambre de sa mère et le grenier de sa maison, c'est-à-dire « l’Alcôve du Cœur » et la « Porte du Ciel ». C'est cet édifiant amalgame d'un artiste avec sa tendre enfance que fait vibrer cet architectural portrait de Daniel Pype.

Jacques Caumont

 

Martin
Tinguely

Jean Tinguely

Lui et Niki de Saint-Phalle sont alors très occupés à envahir, de leurs sculptures entremêlées, le toit du pavillon de la France pour l'exposition internationale de Montréal. Le sculpteur suisse y travaille à l'ancienne auberge du Cheval Blanc de Soisy-sur-École où sont leurs ateliers.
Nagra : « L'unique chose vraiment stable et forte, et définitivement établie et solide, qui ne bouge pas, c'est le mouvement, c'est paradoxe, mais j'ai l'impression que par ce moyen, j'arrive à exemplifier cette idée et en quelque sorte rester en contact avec notre époque pleine de mouvements ».
Cette poésie de la ferraille qui s'anime dans le calme apparent du visage de « Jeannot », chantre du mouvement, ne l'a-t-il pas subtilement capté Daniel Pype ?

Gaumont Actualités, « Apparemment nul n'est prophète en son pays », 1967

Jacques Caumont

 

César

A l'instant du cliché, il commémore Giacometti, interrogé qu'il est sur l'œuvre du sculpteur tout juste disparu.

Nagra : « On aimait le regarder passer. C'était un homme très simple, entier, il était taillé dans un bloc. Il n'avait jamais changé, il a été toujours, je crois que pour un sculpteur c'est l'exemple même de l'artiste ». L'émotion ressentie imprègne le visage de l'inventeur des compressions. C'est ce que nous transmet son portrait par Daniel Pype.

Gaumont Actualités, « Alberto Giacometti », 1966

Jacques Caumont

 

Cesar
Raynaud

Jean-Pierre Raynaud

Le voici dans sa psycho-objet maison pas encore devenue bunker et carrelée tout de blanc.
Nagra : « le blanc me permet d'accepter une certaine folie et c'est ce qui permet aussi d'être le médecin et le malade ».
Incorporer seulement dans cette blancheur son portrait peint. Il le commande alors à Jean-Olivier Hucleux qui dessinait sous projection avant de peindre en s'appuyant sur une indispensable diapositive. C'est donc à l'histoire de ce portrait hyperréaliste qu'est liée la pose figée sans émotion du portrait photographique commandé à Daniel Pype.


Gaumont Actualités, « Les psycho-objets », 1967 

Jacques Caumont

 

Christian Boltanski

En 1969, il avait son atelier dans le grenier de ses parents rue de Grenelle où le visitait le chien de sa sœur. C'était alors son époque des reconstitutions en terre à modeler des objets et vêtements de son enfance ; de la confection de centaines de petites sphères en terre ; de ses petites boites en fer oblongues déjà rouillées contenant une petite touffe de ses cheveux noirs et frisés ; de ses lames de rasoir emmanchées à un morceau de branche écorcée ; de sa première publication narrant et illustrant un accident à la manière de l'hebdo Détective ; de ce 45 tours où il chantait ce qu'on lui chantait enfant. N'a-t-il pas encore le regard de l'enfant sur cette photographie de Daniel Pype ?

Jacques Caumont

 

Boltanski
Ben

Ben


Benjamin Vautier. Sur son « portrait à la pancarte » Daniel Pype a su calmer la fougue du bateleur, l’a obligé en quelque sorte à la rentrer, même. Se passa d'ailleurs une manière de complicité entre eux, Ben ayant écrit qu'il accordait au photographe « un trentième de seconde de sa vie ». Curieuse identité de ce portrait de Ben avec les portraits photographiques de Josef Beuys et James Lee Byars par Maria Gilissen-Broodthaers. Elle s'explique. L’ascendance commune de ces deux photographes : la tradition de la peinture flamande et sa lignée de portraitistes.
La pérennité de l'exactitude chez Daniel Pype.

 

Jacques Caumont

 

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